Une gestion municipale doit répondre aux multiples attentes et besoins que peut connaître une commune. Un exercice qui n’est pas simple et les solutions parfaites sont rares.
C’est en partant de ce postulat que nous nous sommes penchés sur le projet de regroupement scolaire porté par Madame Dubarbier. Pour rappel, nous avons été informés courant 2016 de l’intention de regrouper les écoles sur l’école de Marinela afin de libérer du foncier sur la Croix Rouge et Aristide Briand et ainsi y construire des logements sociaux. Certes, l’objectif est respectable : Ciboure a besoin d’une politique de l’habitat ambitieuse afin d’endiguer la baisse de la population.
Pour autant, la méthode et la solution proposée par Madame Dubarbier nous interpellent. À la suite de 20 années de non-respect des objectifs de logements sociaux et aujourd’hui acculé par l’Etat, la majorité en vient à vendre les bijoux de famille (et oui encore une fois, après Ithurri Baita !). Un comble pour une majorité qui a brillé par son absence de vision en matière de politique de l’habitat !
SUR LA FORME :
En trois ans, le sujet n’a fait l’objet d’aucun débat. C’est seulement en mars dernier que le projet nous a été « présenté » d’une manière plus que contestable : aucun document envoyé en amont, projection de 30 diapositives en seulement 20 minutes…
De plus, ni les parents d’élèves ni le corps enseignant n’ont été consultés.
SUR LE FOND :
Nous ne refusons pas le débat ou ne fermons pas la porte à ce projet au prétexte qu’il serait porté par la majorité actuelle. Nous savons que répondre à tous les besoins de notre commune n’est pas chose facile, mais le projet actuel nous paraît prématuré et ses conséquences non anticipées.
Un point attire tout particulièrement notre vigilance ! Sachant que le regroupement scolaire et la vente des écoles de la Croix Rouge et Aristide Briand sont des choix irréversibles, la capacité d’accueil de la nouvelle école nous paraît être un point primordial à étudier avant d’aller plus loin.
En effet, lors de la réunion de présentation, trois chiffres différents nous ont été annoncés : 190 élèves, puis 220 et enfin 230 ! Avec ce projet et la construction de logements sociaux, il faut envisager l’installation certaine de familles sur la commune et donc anticiper l’accueil de leurs enfants sur l’unique future école publique cibourienne. Lancer ce type de projet sans étudier au préalable quelle serait l’évolution et les besoins futurs de notre commune est ubuesque puisqu’il nous ferait prendre le risque de construire une école qui viendrait à être trop petite dans 10 ou 15 ans.
Une étude prévisionnelle est donc indispensable. Nous en avons fait expressément la demande mais elle est restée à ce jour lettre morte !
DE PLUS, D’AUTRES ÉLÉMENTS NOUS INTERPELLENT :
A la Croix Rouge, l’école est un élément essentiel de la vie de ce quartier qui a connu la fermeture successive de pratiquement tous ces commerces. De plus, en saison estivale, la cour sert de parking d’appoint. Sa suppression pénaliserait donc les riverains.
Sur le plan pédagogique, l’ensemble du corps enseignant s’accordent à penser que répartir le niveau élémentaire sur deux structures est une chance pour les enfants cibouriens. Aujourd’hui, les CP-CE1 et CE2 fréquentent l’école Aristide Briand alors que les CM1-CM2 sont scolarisés à la Croix Rouge. De plus, en terme de vie en collectivité, il est démontré qu’un plus petit groupe permet des relations humaines plus apaisées.
Dans une petite structure, les enseignants ont une possibilité accrue à de porter attention à chaque élève pendant les heures de classe et en dehors, à mieux les connaître, à mieux suivre leur scolarité et à mieux respecter leur rythme propre.
Un climat apaisé permet de meilleures conditions pour l’apprentissage et la pédagogie. De nombreuses études confirment cette tendance à savoir que plus l’école est petite, plus grandes sont les chances de réussite.
Une école qui ferme ce n’est pas seulement la mort d’un village ou d’un quartier. Le maintien d’une petite école est une chance pour l’avenir : elle propose un autre cadre propice aux apprentissages, à des pratiques coopératives et à un développement intelligent grâce à la mixité des âges dans une même classe. Les grandes structures sont bien moins adaptées qu’une école à taille humaine.
Pour l’heure, le projet semble avoir été rangé dans un tiroir mais nous resterons vigilants. Tout futur projet devra s’attacher à répondre à l’ensemble de ces questions, et devra se faire en concertation tant avec le corps enseignant qu’avec les parents d’élèves.
Les solutions ne sont pas simples mais pour autant la précipitation est toujours mauvaise conseillère !
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